Comment arrêter de procrastiner

Par Adele Bréau

« Je le ferai plus tard… demain… un jour… pas eu le temps… trop compliqué… » Ces phrases vous disent quelque chose? C’est que vous êtes, ou que avez dans votre entourage un procrastineur, c’est-à-dire un individu qui repousse inlassablement à plus tard tout ce qu’il entreprend. Procrastiner serait-il une fatalité? Non! Voilà des solutions concrètes pour se libérer d’un mal qui pourrit votre vie ou celle des autres.

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Comment favoriser l’apprentissage

Les dernières découvertes en neurosciences sur le cerveau montrent ce qui permet à l’enfant en général et à l’enfant précoce en particulier de favoriser l’apprentissage et de conserver la motivation qui doit nécessairement l’accompagner pour qu’il soit réellement efficace.

L’apprentissage du jeune enfant, dès sa naissance, se fait par imitation. Les bébés imitent de façon irrépressible et cette imitation se fait dans un lien de confiance absolue avec leur entourage. Les bébés font confiance naturellement, cette confiance augmente dans le temps et est fondamentale dans les apprentissages. Le contexte social est très important : les enfants apprennent des personnes qui les entourent. L’expérimentation avec des robots montre que l’apprentissage se fait par association d’idées entre l’expression physique et la présentation d’un objet, d’où l’importance de l’expression des émotions, positives, négatives, pour la bonne compréhension de son environnement.

Ce processus d’imitation nécessite un réseau minimal de neurones.

Les recherches  du Dr Favre, sous l’éclairage des neurosciences, ont mis en avant qu’affectivité et cognition ne peuvent être séparés. Dans le cerveau, à tous les niveaux, se trouvent des neurones liés aux émotions et à la cognition. L’environnement affectif de l’enfant est donc très important et plus l’empathie (capacité à se représenter ce que l’autre pense) est élevée, plus les apprentissages seront favorisés.

Cela pose la question de la réciprocité en milieu scolaire (et avant aussi) pour l’enfant précoce qui a de fortes capacités d’empathie, et n’obtient pas forcément une réponse équilibrée. Par ailleurs, du fait de cette caractéristique, il ressent plus fortement que ses camarades le climat ambiant, qui lui est parfois favorable, parfois non.

Tout individu est mu par des motivations variées.

La motivation de sécurisation

Elle est intense au début de la vie et implique la satisfaction des besoins fondamentaux par une personne extérieure, d’être accepté comme un sujet en devenir. Cette motivation nécessite des règles et des interdits, favorisant une éducation de l’agressivité. L’enfant progresse en territoire connu, maîtrisé.  Au niveau de l’école, cela implique la nécessité d’une présence bienveillante pour accompagner positivement le processus d’apprentissage.

On pourrait donc dire que la première étape qui construit l’enfant et l’élève en devenir est cette période durant laquelle il apprend par imitation. Il a besoins de modèles stables et bienveillants, confiants dans ses capacités d’apprentissage, apportant une base émotionnelle sereine et encadrée.

Parallèlement à l’apprentissage par imitation,  automatisation, répétition, l’enfant se construit et grandit par activation du cortex préfrontal. Cela lui permet de prendre du recul, d’abstraire, d’inhiber les automatismes afin d’atteindre une certaine autonomie d’action, de pensée.. C’est ce contrôle inhibiteur du cortex préfrontal qui permet les apprentissages contrôlés, d’approfondir, de se questionner, d’abstraire, de changer de point de vue…

Cette période constitue un fort moment de déstabilisation émotionnelle et cognitive car elle nécessite de désinhiber les acquis. Il est donc nécessaire d’accompagner les élèves au moment de ces déstabilisations cognitives et affectives. Affectivité et cognition ne peuvent pas être séparées : l’état émotionnel des enfants interfère sur les capacités d’apprentissage, dans le traitement des informations, dans la construction de nos représentations. Les lobes frontaux ont la possibilité d’inhiber nos émotions et vice versa. Des émotions trop fortes font perdre le fil de la réflexion.

Le docteur Fabre a démontré que les individus fonctionnaient à l’aide de deux systèmes de motivation supplémentaires, utiles et nécessaires, appelés motivation d’innovation et motivation de dépendance, plus ou moins favorables en matière d’apprentissage.

La motivation d’innovation

Elle intervient au seuil du système de sécurisation, lorsque la frustration, l’ennui interviennent. Elle permet l’exploration, la résolution de problèmes. Le plaisir pris à résoudre des problèmes se nourrit lui-même, en interne, par référence à soi-même. La motivation d’innovation entraîne une sécrétion de dopamine. Une fois le processus d’apprentissage compris, l’enfant a moins besoin de sécurité, il devient plus autonome et le désir de comprendre est encouragé.

C’est cette motivation qu’il est primordial de faire émerger chez l’enfant précoce : encourager les questionnements, la recherche, la confrontation aux défis…

Or, selon le docteur Fabre, le système éducatif français est encore fondé sur le modèle béhavioriste, qui cherche comment agir sur un individu pour obtenir un résultat voulu, résultat qui est « bonne ou mauvaise note », « bâton ou carotte »,  par opposition à d’autres modèles dans lesquels on cherche dans chaque être humain la pulsion de réalisation de soi, la recherche de défis, de résolution de problèmes, qui serait plus favorable à l’enfant précoce.

On peut dire, pour imager les choses, que le principe de l’enseignement aujourd’hui consiste à « remplir un vase » au lieu d’allumer un feu au sens de faire briller une étincelle, étincelle qui s’allume dans les yeux de nos enfants lorsqu’ils sont en « mode innovation ».

A défaut de pouvoir atteindre rapidement et facilement ce système de motivation,ils risquent de trouver un réconfort dans un troisième système, celui de la dépendance.

La motivation d’addiction

C’est un système dans lequel se retrouvent beaucoup d’enfants en échec scolaire, entraînés dans cette voie malgré eux car leur pulsion agressive n’a pas été stoppée par une bonne compréhension de leurs émotions. Cela peut être le cas de certains enfants précoces mal accompagnés affectivement et cognitivement.

La motivation d’addiction permet de passer outre le sentiment d’inconfort et d’impuissance. C’est un parasitage de la motivation de sécurisation : un exemple qui pourrait être donné serait le plaisir éprouvé à se sentir nul, qui dispense à vie de faire des efforts et se révèle donc jubilatoire. Ce pourrait aussi être un attachement à des modes de fonctionnement, à un système de pensée qui permettent de projeter à travers un comportement violent ou agressif son impossibilité de reconnaître et d’exprimer ses émotions.

Dans le cas des enfants précoces qui vont mal, il est important de reconnaître l’enfant qui s’enferme dans ce système afin de trouver les leviers pour le faire basculer vers le système de l’innovation.

Scolairement cela reste possible avec l’appui et la compréhension des enseignants, à conditions que ceux-ci soient formés à :

  • apprendre à l’élève à gérer les nécessaires déstabilisations cognitives et affectives liées à l’apprentissage;
  • séparer l’erreur de la faute dans les apprentissages;
  • construire un mode d’autorité distinct de la domination /soumission : l’élève est un sujet en devenir, il peut dire non;
  • choisir l’affirmation de soi non violente, l’écoute et l’ empathie plutôt que la manipulation;
  • associer transmission des savoirs et socialisation;
  • choisir un système de valeurs prioritaire : réussite pour tous ou compétition.

Rentrée : réussir son retour au travail

Blues d’après-vacances, stress de la rentrée… Le retour au travail après les congés d’été est parfois difficile. Les conseils de Patrick Amar, psychologue et coach de dirigeants, pour adoucir et réussir sa rentrée professionnelle.

cf : psychologies Margaux Rambert

Gérer le blues de la rentrée

Fin du  farniente et de la dolce vita, place au travail, à la routine, aux heures passées dans les transports… La reprise du travail après les congés d’été est parfois difficile. Et s’accompagne souvent d’un petit coup de blues.

« C’est normal, explique Patrick Amar, psychologue et coach de dirigeants. La rentrée professionnelle est une période de transition. On passe d’un état de grande liberté à un environnement de grande contrainte. Une période d’ajustement est donc nécessaire pour changer ses habitudes. » Et pour que ce vague à l’âme s’estompe…

Le conseil de Patrick Amar : « Il y a un deuil des vacances à faire mais il faut se dire que l’on va y arriver, car on y arrive chaque année. Pour se remobiliser et se réadapter, l’idéal est de se donner des objectifs modestes au début. L’intérêt ? Amorcer la pompe et nous permettre de nous sentir bien puisqu’on accomplit des choses.

Ne pas se laisser gagner par le stress de la rentrée

Qui dit rentrée, dit souvent période de rush. De reprise des dossiers, des réunions, des projets… Une effervescence qui contraste avec l’oisiveté si agréable des vacances. Une source de stress, aussi. « Tout n’est pas essentiel, prévient Patrick Amar. Il faut trier ce qui est urgent et important de ce qui l’est moins, ou pas du tout. » Le mot d’ordre pour combattre la pression ? Hiérarchiser. Les tâches, les priorités… « Etablir un rétroplanning peut être aidant : on fait une liste de ce qu’on doit avoir fini pour le milieu, puis pour la fin du mois… ».

Le conseil de Patrick Amar : « Evitez de procrastiner et de ne pas finir les choses. Aristote disait : « le commencement est plus que la moitié de la chose ». Si on remet un sujet au lendemain, il va devenir encore plus urgent. Et on risque d’être pollués par des émotions négatives : frustration, culpabilité à ne pas aller plus vite, perte d’estime de soi… »

Continuer à cultiver les plaisirs des congés

Savourer des apéritifs en terrasse, prendre le temps de partager, en couple ou en famille, de bons petits déjeuners, marcher pour se rendre au travail… La rentrée ne sonne pas le glas de tous les plaisirs que l’on s’octroyait en vacances. Au contraire. « Il est important de prendre du temps pour soi et de ne pas faire l’impasse sur les moments de détente », commente le psychologue. Surtout la semaine de reprise.