Le gout de l’effort

Petits, les enfants surdoués sont assez peu confrontés au
besoin de produire des efforts, notamment pour ce qui concerne
les apprentissages scolaires. La connaissance leur vient facilement, les méthodes sont acquises sans avoir besoin de multiples répétitions.

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Centres d’Intérêts

Les enfants surdoués choisissent très souvent, dès leur plus
jeune âge, des centres d’intérêts bien différents de ceux de leurs
pairs. Certains vont très rapidement s’intéresser à des questions
existentielles telles que l’origine de la vie ou la mort, explorer
différents univers tels que l’espace, les dinosaures… D’autres
développeront une vraie passion dans un domaine précis, mais
ce n’est pas toujours le cas.
Ce développement d’intérêts particuliers est pour eux à
double tranchant.

  • D’un côté, cela les éloigne de leurs pairs qui ne partagent
    pas les mêmes préoccupations ou ne peuvent pas les suivre
    aussi loin qu’ils le souhaiteraient dans leur raisonnement. Dans
    ce cas, il est souhaitable de proposer une activité intermédiaire
    qui leur permette de faire le lien avec leurs camarades.
  • De l’autre côté, ils ont besoin de cette nourriture de l’esprit qui leur permet de s’investir complètement dans une activité
    et de se dépasser.
    Il arrive aussi que certains enfants, pour diverses raisons,
    n’accèdent pas de leur propre chef à des activités assez stimulantes pour satisfaire leurs besoins. Dans ces cas-là, il revient à
    leurs proches d’explorer avec eux un maximum de domaines différents pour leur permettre de trouver la voie de leur épanouissement
  • Cf enfants-precoces.infos

Jouer avec ses enfants

Même si vous êtes absorbé par vos occupations ou que vous n’aimez tout simplement pas jouer, il n’est jamais trop tard pour retrouver le goût de s’amuser avec vos enfants. Prendre le temps de jouer avec vos petites têtes blondes a de nombreux bienfaits, autant pour eux que pour les adultes
Certains enfants ne savent plus s’amuser simplement. De leur côté, les adultes ont perdu le goût de jouer. À l’approche de Noël, le psychiatre Patrice Huerre, auteur de l’ouvrage Place au jeu, nous invite à redécouvrir les vertus des jeux partagés en famille.

Comment avez-vous fait le rapprochement entre les adolescents en souffrance que vous recevez et le manque de jeu dans leur enfance ?
Le jeu a un rôle d’intermédiaire entre la réalité et nous. Les personnes qui ne jouent pas sont incapables de mettre une distance entre elles et le monde extérieur, entre elles et les autres. Elles ont du mal à s’accommoder de la réalité.

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Comment arrêter de procrastiner

Par Adele Bréau

« Je le ferai plus tard… demain… un jour… pas eu le temps… trop compliqué… » Ces phrases vous disent quelque chose? C’est que vous êtes, ou que avez dans votre entourage un procrastineur, c’est-à-dire un individu qui repousse inlassablement à plus tard tout ce qu’il entreprend. Procrastiner serait-il une fatalité? Non! Voilà des solutions concrètes pour se libérer d’un mal qui pourrit votre vie ou celle des autres.

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Hypersensible, hyperempathique

Hypersensible, hyperempathique, haut potentiel… Il est parfois bien difficile de s’y retrouver lorsque l’on cherche à mettre un nom sur son ressenti et son vécu particulier ! Pour vous aider à y voir plus clair, voici le décryptage de quatre personnalités qui ont en commun une sensibilité exacerbée mais qui se révèlent bien différentes dans les faits.

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Faux self

La notion de Faux-Self

La personnalité de camouflage, a été définie par le pédiatre et psychanalyste Winnicott par les mots « faux-self » et personnalité « comme si » (ce sont deux concepts différents).

Pour lui, il y a chez chacun d’entre nous un vrai-self et un faux-self.

Le vrai-self est ce qu’il y a d’authentique chez nous, lorsque l’individu a confiance en lui et en son environnement. Lorsqu’il laisse libre cours à sa spontanéité et n’est pas dans le contrôle de lui-même.

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Les enfants précoces ne sont pas tout à fait des enfants comme les autres, mais comme les autres, ce sont des enfants »

Pour expliquer à un enfant doué sa difficulté à nouer de véritables amitiés avec les enfants de sa classe, on lui explique qu’il est « différent » sans songer que pour un enfant quel qu’il soit, et de toutes façons conformiste comme tous les enfants, être « différent » n’est pas considéré comme un avantage, un atout ou un cadeau du ciel. Ce serait, au contraire, un fardeau qu’il devra supporter, s’il comprend bien ce qu’on lui dit, sa vie entière.

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Précoce, haut potentiel, surdoué? Comment les reconnaitre?

Hypersensible, anxieux, perfectionniste… Un surdoué est souvent en décalage avec les autres malgré ses efforts pour se fondre dans la masse. Voici les conseils d’Yvane Wiart, chercheuse en psychologie, pour mieux le comprendre et l’aider dans un quotidien souvent compliqué à gérer.

Des surdoués, vous en avez sûrement autour de vous, mais vous n’avez peut-être jamais pensé à les identifier comme tels. Sans doute connaissez-vous quelqu’un qui vous fascine par ses connaissances, vous charme par son brio et son impertinence ou encore vous agace par de longues explications fourmillant de détails, ou vous interrompt par des questions qui paraissent sans rapport.

Des personnalités souvent hypersensibles

Vous êtes peut-être intrigué, au contraire, par la retenue et le silence d’un de vos proches. Vous trouvez curieux qu’il ne participe pas à la conversation, tout en ayant l’air de ne pas en laisser passer une miette, par un regard vif posé sur les interlocuteurs et par un commentaire si pertinent tout à coup qu’il fait basculer un échange anodin en réflexion d’une profondeur inattendue.

Il y a aussi certainement dans votre entourage un râleur invétéré, qui n’est jamais content, de lui-même, des autres et de la manière dont va le monde, qui trouve que les gens ne comprennent rien à rien, que l’on va droit dans le mur et que si on suivait ses idées, tout irait bien mieux, c’est évident. Vous aurez sans doute déjà rencontré une personne qui vous est apparue hypersensible, fortement préoccupée par des sujets bien loin de votre quotidien, facilement anxieuse par rapport à ce qu’elle vit et qui ne vous perturberait pas autant à sa place, quelqu’un qui se dit souvent qu’il ne va pas y arriver et qui semble se compliquer la tâche par un souci du détail qui confine à un perfectionnisme excessif à vos yeux.

Ils dérangent

Bref, les surdoués ne sont pas que des enfants qui attirent l’attention lorsqu’ils ont des difficultés scolaires incompréhensibles au vu de leur potentiel. Ce sont aussi des adultes qui se vivent souvent en décalage, dans leur univers professionnel comme personnel. Mais est-ce que ce sont eux qui s’excluent ou se marginalisent par leur grande sensibilité, leur sens impérieux de la justice, leur rejet bruyant de l’hypocrisie et des faux-semblants, leur silence face à l’absurdité des choses ou leurs sarcasmes lorsqu’ils n’en peuvent plus de se taire?

Ou est-ce que ce sont les autres qui, ne fonctionnant pas sur le même plan, ont les plus grandes difficultés à les intégrer, à accepter leur différence et à ne pas se sentir dévalorisés, ce qui est pourtant la dernière chose que souhaite généralement faire le surdoué?

Pourtant, ils font tout pour être comme les autres

Le grand problème de celui-ci, qui le tenaille depuis l’enfance, est en effet d’essayer au maximum d’avoir l’air comme tout le monde, de ne pas en rajouter pour se faire remarquer, sauf peut-être dans le chahut et les bêtises ou là, son intelligence à faire le pitre pourra le rendre acceptable aux yeux de ses camarades.

Il a ainsi tendance à développer un « faux-self« , c’est-à-dire une personnalité de façade qui intègre au maximum la norme, celle de son éducation familiale, celle de l’école ou celle des relations avec autrui, telles qu’il les perçoit. Il y met tout son talent et ce n’est qu’en cas d’échec patent qu’il se réfugie dans l’agressivité, la rêverie, le mutisme ou les comportements auto-destructeurs, en réaction à un monde qu’il ne comprend pas et qui ne semble pas non plus comprendre tous les efforts qu’il fait pour se conformer.

Enfant précoce et créativité

Certains enfants, à la manière d’un Mozart ou d’un Schubert encore enfants, déploient une fibre musicale si développée et pleine d’inventivité que la maîtrise précoce d’un ou plusieurs instruments est à leur portée. D’autres, davantage sensibles aux jeux des formes et des couleurs, pourront rapidement manier l’art du crayon et produire des œuvres marquantes. De tels enfants sont désormais inclus dans la catégorie des « hauts potentiels », même si leurs capacités intellectuelles ne dépassent pas forcément celles de la moyenne. Tous ont en commun un don particulier : la créativité.

Aux origines de la créativité

Traditionnellement, c’est le fameux QI – le quotient intellectuel – qui attire toutes les attentions lorsque l’on souhaite « mesurer » l’intelligence d’un individu. Depuis les années 1980 cependant, les spécialistes s’accordent à montrer que ces tests, conventionnels, donnent un aperçu incomplet de l’intelligence humaine. Il manque la corde sensible : l’intelligence créative. Cette frontière est franchie lorsqu’en 1978, le psychologue américain Joseph Renzulli introduit dans son « modèle en trois cercles » la notion de créativité pour mieux diagnostiquer les individus à haut potentiel. Aux aptitudes intellectuelles élevées bien identifiées, ce pionnier en matière de recherches sur les enfants à haut potentiel ajoute les notions d’engagement et de capacités créatives. Par « engagement », il faut entendre la motivation que chacun investit dans une tâche. Cela englobe l’enthousiasme, la persévérance ou encore l’ouverture à la critique. La créativité, quant à elle, est associée à la fluidité, la flexibilité ou encore l’originalité de la pensée. Des notions aussi diverses que la curiosité, l’ouverture aux expériences nouvelles, la désinhibition ou encore le sens esthétique y sont également attachées. Depuis, la créativité est considérée comme une forme de haut potentiel ou de talent.

Grâce à cette nouvelle conception de l’intelligence humaine, trois types d’enfants à haut potentiel ont été identifiés. Ceux qui possèdent de fortes capacités intellectuelles et dont l’engagement est puissant constituent les « hauts potentiels académiques ». Ces enfants se caractérisent par un Q.I. très élevé, supérieur ou égal à 130. Ceux pour lesquels l’engagement est combiné à de grandes capacités créatives, sans que leur QI soit forcément très élevé, sont classés comme « hauts potentiels créatifs ». Et, fait extrêmement rare, il arrive qu’un enfant présente simultanément ces composantes.

C’est aussi à cette conclusion qu’est arrivée la chercheuse anglaise J. Freeman dans son étude « La créativité : source de conflits » en 1997. Après avoir étudié 169 enfants britanniques à haut potentiel pendant 27 ans, elle les avait classés en deux groupes : les « diplômés » et les « créatifs », en analysant notamment leurs motivations (plaisir dans la réussite scolaire versus plaisir dans les activités créatives), leur intégration scolaire (bonne ou mauvaise) et leur environnement familial (encouragement pour une réussite scolaire ou pour des réalisations artistiques).

Mesurer la créativité : une mission impossible ?

Chez les hauts potentiels académiques, des tests d’intelligence éprouvés ont fait leurs preuves et sont régulièrement actualisés pour s’adapter au monde contemporain. Pour le deuxième groupe en revanche, il existe encore peu de mesures et les approches sont encore tâtonnantes. Lors d’une conférence donnée en 2012 dans le cadre de l’Appea, l’Association francophone de psychologie et psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, le directeur du LATI – Laboratoire Adaptations Travail-Individu, de la faculté de psychologie Paris-Descartes à Boulogne-Billancourt – Todd Lubart sensibilise le public aux « difficultés rencontrées par les spécialistes pour parvenir à mesurer le potentiel créatif d’un individu, sachant que cela implique nécessairement l’évaluation de différents domaines d’expression », tels que le potentiel verbal, artistique, social, musical, scientifique, etc.

Pour faciliter les recherches et s’entendre sur une notion aussi insaisissable que la créativité, les chercheurs se sont accordés sur une définition. Sous l’impulsion de Todd Lubart, spécialiste international de la créativité, elle est aujourd’hui considérée comme « la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée aux contraintes de la situation ». De plus, on conçoit maintenant que le processus créatif s’appuie sur deux types de pensée différents. Le premier, très intuitif, appelé pensée divergente, permet de produire plusieurs idées à partir d’un seul élément. Par exemple, lorsque l’on soumet à un enfant le début d’une histoire et que c’est ensuite à lui d’en inventer plusieurs suites. Les possibilités créatives sont dans ce cas infinies. La seconde pensée, dite convergente propose le cheminement inverse : à partir de plusieurs éléments, qu’il faut intégrer, une seule réponse cohérente est possible. Dans ce cas-là, un dessin peut être demandé où plusieurs objets doivent figurer de façon cohérente : un arbre, un parapluie, un escargot, un cartable et des lunettes. Plusieurs productions sont possibles mais elles contiendront forcément ces éléments communs.

Sur le plan théorique, il y a autant d’enfants à haut potentiel « intellectuel » que créatif.  C’est précisément ce groupe d’enfants, considérés comme « hauts potentiels créatifs » qu’il est difficile de reconnaître.

La créativité, une question de personnalité ?

Mais alors, l’intelligence a-t-elle un lien avec la créativité ? Dans son étude « Haut potentiel, créativité et personnalité » réalisée en 2012, la psychologue luxembourgoise et spécialiste des enfants, adolescents et adultes surdoués Elise Lebrun nous apprend que « la créativité n’est pas une caractéristique intrinsèque de toute intelligence supérieure, mais une manière d’être intelligent qui ne se manifeste pas nécessairement chez tous les sujets de niveau intellectuel élevé. » Elle rappelle aussi que la créativité résulte de plusieurs facteurs. Comme l’avait déjà pressenti Renzulli et comme l’ont clairement analysé Todd Lubart et son équipe dès 2003 dans un ouvrage intitulé Psychologie de la créativité, on sait aujourd’hui que la créativité se trouve à l’intersection de trois groupes de facteurs : intellectuels (le raisonnement et les connaissances), personnels (la personnalité, la motivation et les émotions) et environnementaux. Ainsi, certaines capacités intellectuelles sont importantes pour créer. Comme par exemple la capacité à combiner plusieurs éléments, la flexibilité mentale ou encore la pensée divergente pour produire un maximum d’idées qui seront ensuite sélectionnées et développées pour une tâche donnée. Pour autant, affirme Elise Lebrun, si « un minimum d’intelligence est nécessaire pour être créatif, un niveau supérieur n’apporte pas d’avantage significatif ».

En revanche, en comparant un panel d’enfants à haut potentiel et d’autres tout-venants, la psychologue luxembourgeoise a pu observer que les élèves précoces se distinguent des autres au niveau de trois traits de la personnalité : l’agréabilité, l’extraversion et l’ouverture (terme utilisé en psychologie pour évoquer la tolérance, le sens de l’exploration et la recherche de la nouveauté, ndlr). Ces enfants apparaissent dans son étude comme moins agréables et extravertis que les autres. Mais l’écart intervient en faveur des enfants à haut potentiel en termes d’ouverture. « Ce résultat, résume la chercheuse, confirme qu’un niveau élevé d’intelligence va de pair avec un degré élevé d’ouverture et réciproquement. (…) La curiosité et la recherche de nouvelles expériences stimuleraient en effet les sujets à explorer leur environnement et à apprendre. (…) Ce trait de personnalité est également corrélé avec la créativité. » Ainsi, un degré d’intelligence serait nécessaire, mais ce sont les traits de la personnalité qui jouent un rôle essentiel dans le processus créatif.

L’influence de l’environnement est aussi capitale dans le développement de la créativité. Un enfant bénéficiant d’un entourage stimulant et d’un cadre affectif rassurant sera davantage en mesure de devenir créatif. Dans le cadre de ses recherches, Todd Lubart a par exemple montré comment le milieu culturel influence la quantité de productions créatives. Un enfant dont l’entourage réalise des créations artistiques, littéraires ou scientifiques sera davantage enclin à en produire lui aussi. Cela ne signifie par pour autant que les dons de créativité se transmettent d’une génération à l’autre.

Il reste désormais à convaincre les milieux scolaires de l’intérêt de ces diagnostics. Car il ne suffit pas d’identifier des profils à fort potentiel créatif, encore faut-il que l’école se mette à leur diapason pour leur proposer un enseignement capable d’enrichir ces dons, d’éviter ou de limiter la chute de créativité reconnue vers l’âge de 6 ans puis de 9-10 ans, et de libérer des espaces de créativité. Les écoles où des pédagogies alternatives comme Montessori ou Freinet sont à l’honneur obtiennent d’ailleurs de meilleurs résultats dans ce domaine que les écoles traditionnelles.